France : Le piratage du streaming et du DDL chute, mais le Cloud et Usenet efface la différence
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Le régulateur français des télécoms Arcom a publié l’édition 2023 de son rapport sur la consommation de contenus en ligne. Couvrant les films, les émissions de télévision, les sports en direct et les contenus similaires, le rapport vise à cartographier les habitudes de consommation des internautes français à partir de sources légales et illégales. Après des réductions ces dernières années, le taux global de piratage est resté stable en 2023, avec quelques changements intéressants dans les méthodes d’accès qui peuvent signaler des mesures visant à éviter la détection.
Depuis plus d’une décennie, le gouvernement français produit un rapport détaillant les habitudes de consommation de contenus numériques des internautes français.
Actuellement produit par le régulateur des télécommunications Arcom, le rapport du baromètre de la consommation de contenu quantifie la consommation des principales catégories de contenu, notamment les films, les émissions de télévision, les retransmissions sportives en direct, la musique, les jeux vidéo, les logiciels et les livres audio, entre autres. Il vise à dresser le profil des consommateurs de contenu, à cartographier les changements dans les habitudes et les sources de consommation, et à évaluer la perception du public quant à la disponibilité du contenu légal. L’Arcom a publié hier l’édition 2023 du rapport.
Exposition globale au contenu culturel
En termes d’exposition globale aux contenus culturels et sportifs numériques, le rapport estime que 87 % des internautes âgés de 15 ans et plus, soit environ 45 millions de personnes, étaient des consommateurs en 2023. Ce chiffre est en hausse par rapport à 86 % en 2022.
Sur la douzaine de catégories de contenu couvertes par le rapport, les films ont été consommés à 55 %, la musique à 50 % et les séries télévisées à 49 %, ce qui signifie qu’il n’y a aucun changement dans les catégories de contenu les plus populaires consommées en 2023 par rapport à l’année dernière.
Payer (et ne pas payer) pour le contenu
Pour 2023, l’Arcom rapporte que 61 % des consommateurs, soit 27,5 millions de personnes, ont payé pour consommer du contenu numérique en ligne. Cette année, les dépenses mensuelles moyennes étaient de 38,00 € (41,00 $), une augmentation significative par rapport aux 32,00 € (34,50 $) signalés en 2022. Le rapport note qu’il s’agit de la plus forte augmentation des dépenses moyennes de ces dernières années, l’Arcom décrivant l’augmentation. comme « remarquable » dans le contexte de l’inflation des prix.
L’une des principales responsabilités de l’Arcom est de réduire les taux de piratage. En 2021, environ 27 % des internautes ont consommé au moins un contenu piraté, un chiffre qui est tombé à 24 % en 2022.
L’Arcom présente le taux de piratage global pour 2023 comme suit : « La baisse observée en 2022 de la proportion de consommation illégale de contenus numériques culturels et sportifs s’est poursuivie cette année », avant d’ajouter : « …cela poursuit la baisse observée en 2022 ».
Si les chiffres de cette année sont fournis, la « baisse constatée en 2022 » correspond en réalité à la différence entre un taux global de 27 % en 2021 et de 24 % en 2022, soit une réduction de trois points de pourcentage du taux global de piratage, soit le succès. Peut-être qu’une déclaration moins ambiguë aurait été plus utile pour décrire l’état des lieux cette année.
En 2023, le taux global de piratage n’a connu aucune réduction, c’est-à-dire qu’il est resté stable d’une année sur l’autre. Comme en 2022, en 2023, environ 24 % des internautes consommaient encore au moins un contenu piraté. Le rapport décrit cela comme une « stabilisation » de la consommation de contenu illégal.
L’appétit pour le piratage diminue avec l’âge
Comme la plupart des autres études menées en Europe, les taux de piratage sont plus élevés chez les jeunes en France et plus faibles parmi les générations plus âgées.
« Les 15-24 ans et les 25-39 ans sont les plus gros consommateurs de contenus numériques culturels et sportifs illégaux (respectivement 46 % et 36 %). A l’inverse, seuls 16 % des 40-59 ans et 7 % des 60 ans et plus sont concernés », note le rapport.
En approfondissant les catégories de contenus, le rapport indique qu’une baisse de la consommation illégale a été observée en un trimestre.
“C’est notamment le cas du cinéma et de la musique, deux des trois catégories de contenus présentant les niveaux de consommation illégale les plus élevés par les internautes en 2022 (-1 point chacun, à respectivement 12% et 6% des internautes)”, rapporte l’Arcom. .
« Si la consommation illégale de séries TV, deuxième contenu le plus piraté en 2022, reste stable en 2023 au sein de la population internaute (9% de consommation illégale), on constate une légère baisse chez ceux qui en consomment (18%, -1 point). ).”
La consommation de flux et de téléchargements illégaux chute
Les deux méthodes les plus répandues pour obtenir des contenus contrefaits en France sont le streaming et le téléchargement direct, souvent appelé DDL. Cependant, le rapport de l’Arcom de cette année révèle que les deux méthodes ont connu une baisse de popularité en 2023.
Tout en restant la méthode la plus fréquemment utilisée par l’ensemble des consommateurs (49 % et 38 % respectivement), le streaming a chuté de deux points de pourcentage et le téléchargement de quatre points de pourcentage par rapport aux taux de 2022.
L’Arcom affirme que ces baisses dans deux catégories clés démontrent « les effets positifs des mesures anti-piratage mises en œuvre en 2022 et 2023 ». Même si cela pourrait bien être le cas, si les taux de piratage globaux sont restés stables cette année, quelque chose d’autre a dû prendre le relais.
Comme le montre le graphique de l’Arcom, des gains remarquables s’affichent dans deux catégories. En 2022, les services de la catégorie « Usenet et newsgroups » étaient utilisés par 11 % des internautes français mais en 2023, ce chiffre est passé à 16 %. L’autre catégorie qui grimpe rapidement, les services Cloud, a atteint un pic à 21 % en 2020 puis est retombé à 19 % et 16 % en 2021 et 2022 respectivement.
En 2023, l’amélioration de la confidentialité par rapport à d’autres méthodes d’accès au contenu illicite pourrait avoir contribué au taux d’utilisation des services Cloud, égal à 2020, de 21 %.
Taux d’accès illégal dans l’ensemble
L’Arcom fait état d’une « stabilisation » de la consommation illicite de retransmissions sportives en direct pour 2023. Le taux de 4 % cette année est identique à celui signalé en 2022, mais toujours en amélioration par rapport à 2021 où 6 % des internautes consommaient des sports de foie provenant de sources illégales.
En résumé, le streaming illégal était utilisé par 49 % des internautes en 2023, le téléchargement direct (DDL) par 38 %, les réseaux sociaux par 32 %, les réseaux peer-to-peer comme BitTorrent s’accrochant à environ 26 % des utilisateurs.
Le package surprise des services Usenet (16%) et Cloud (21%) revenant à des tarifs jamais vus depuis 2020 pourrait être la tendance à surveiller car l’Arcom a beaucoup moins de contrôle sur ces méthodes. Dissuader l’utilisation des services de streaming et de téléchargement peut être considéré comme un succès, mais cela pourrait être atténué si des problèmes plus complexes survenaient plus tard.
Le rapport du Baromètre 2023 de l’Arcom est disponible ici (pdf)
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bonsoir, tant que l’arcom fera ses études, on sera entre 4 planches
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@tanjerine Géométriquement parlant cette expression n’a jamais tenu la route ou alors va y avoir des courants d’air!