iMessage : Google, Orange et cinq autres telcos misent sur le DMA pour contraindre Apple à l’interopérabilité
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iL a compris ? Oui, mais il s’en fout
Sept entreprises majeures du monde des télécommunications demandent à la Commission européenne de contraindre Apple à ouvrir son service iMessage. Le calendrier ne doit rien au hasard : cela fait des mois, Google mène une campagne de communication contre Apple, et la Commission enquête justement pour savoir si iMessage doit être qualifié de service essentiel dans le cadre du Digital Markets Act (DMA).
De hauts responsables de Google, Orange, Deutsche Telekom, Telefónica, Vodafone, Element et Wire ont adressé un courrier, qu’Euractiv a pu consulter, au commissaire au marché intérieur Thierry Breton. Le Financial Times confirme l’existence de cette missive, avec de « multiplies sources » concordantes.
Pousser iMessage dans les bras du DMA
Ils proposent que l’application iMessage d’Apple tombe sous le coup de la règlementation sur les marchés numériques, « ce qui obligerait Apple à assurer l’interopérabilité de son application avec d’autres services de messagerie », l’application Messages d’Android en tête.
Ils invitent la Commission européenne à désigner iMessage comme un « service de plateforme essentiel » dans le cadre du règlement sur les marchés numériques (Digital Markets Act, DMA), en soulignant que le service de messagerie « atteint les seuils quantitatifs » définis dans la règlementation européenne :
« L’application “Messages” d’Apple, qui contient le service iMessage, est préinstallée et définie comme l’application de messagerie mobile par défaut de tous les utilisateurs d’iOS [qui représentent > 35 % des utilisateurs européens]. Cette pratique restrictive d’Apple oblige les utilisateurs d’iOS à télécharger et à installer des applications tierces qui ne sont pas directement intégrées à l’appareil. »
Euractiv souligne que le courrier n’a pas été cosigné par Meta, « qui possède pourtant les deux seules applications de messagerie entrant dans le champ d’application du DMA », à savoir Messenger et WhatsApp.
Apple conteste, la Commission européenne enquête
En septembre, juste après la publication de la liste des contrôleurs d’accès et des services essentiels, Commission avait ouvert quatre enquêtes de marché sur iMessage, Bing, Edge et Microsoft Advertising. Les sociétés ont en effet le droit de contester la qualification de contrôleur d’accès de l’un ou plusieurs de ses services.
Le but de cette enquête est donc d’« examiner plus en détail les observations de Microsoft et d’Apple faisant valoir que, bien qu’ils atteignent les seuils, certains de leurs services de plateforme essentiels ne sauraient être considérés comme des points d’accès ».
Pour les signataires de la lettre, cela ne fait aucun doute, car « iMessage ne permet des conversations groupées ou une messagerie enrichie qu’entre utilisateurs Apple ». Cela ferait de facto d’Apple un « contrôleur d’accès » permettant aux utilisateurs professionnels d’atteindre les utilisateurs finaux.
RCS mon amour
Ils soutiennent que l’entreprise a refusé d’adopter la norme RCS (Rich Communication Services/Suites) développée par la GSM Association (remplaçant des SMS/MMS) appliquée par d’autres systèmes d’exploitation, dont Android. À la place, Apple a construit son propre système de communication exclusif pour les utilisateurs d’iOS. Google tente de mettre en place des passerelles entre iMessage et Messages, notamment sur les réactions, mais sans vraiment aboutir pour le moment.
A contrario, note Euractiv, la désignation « service de plateforme essentiel » signifierait, « entre autres obligations », qu’Apple devrait rendre iMessage interopérable avec d’autres services de messagerie sur demande. La balle est maintenant dans le camp de la Commission européenne, dont l’enquête peut prendre jusqu’à cinq mois.
#GetTheMessage ? Oui, je crois qu’Apple a entendu… mais s’en fiche
Pour rappel, la solution RCS de la GSM Association est utilisée par Google sur Android depuis 2019. La communication autour de RCS s’amplifie au cours de ces dernières années. Fin 2022 par exemple, à l’occasion des 30 ans du SMS, la société de Mountain View taclait d’ailleurs Apple, sans la nommer directement : « La majeure partie des acteurs de la téléphonie mobile dans le monde utilise RCS, mais il y a une entreprise qui traîne les pieds »… devinez laquelle.
Google a depuis multipliée les « attaques » avec le hashtag #GetTheMessage adressé à Apple sur Twitter (X), assorti d’une page dédiée. Il y a un mois, une vidéo était par exemple mise en ligne sur le compte YouTube Officiel d’Android.
Si Google exerce une pression constante, Tim Cook s’est déjà prononcé sur la question de l’interopérabilité entre RCS et iMessage : c’est non et ce n’est pas une demande de ses clients. Pour lui, la solution est simple : achetez un iPhone. Face à ce refus catégorique, Google et les autres voient surement une porte de sortie dans le DMA, motivant ainsi cette lettre à la Commission alors que l’enquête est en cours.
Source : nextinpact.com
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Pourquoi faut tjrs qu’apple fassent les malins a vouloir faire différent. Ils y seront obliger et picétou
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iMessage, Bing, Edge et Microsoft Advertising ne seront finalement pas visés par le DMA
La Commission européenne aura fait durer le suspense jusqu’au bout concernant ses enquêtes approfondies sur Apple et Microsoft. Les arguments des deux entreprises ont fait mouche puisque leurs demandes sont acceptées : iMessage, Bing, Edge et Microsoft Advertising ne sont pas considérés comme services essentiels. Ils ne seront donc pas soumis au DMA.
En septembre, la Commission européenne dévoilait la liste des six contrôleurs d’accès (gatekeepers) – Alphabet, Amazon, Apple, ByteDance, Meta et Microsoft – et des vingt-deux « services de plateforme essentiels » soumis au DMA.
6 gatekeepers, 22 services essentiels, 2 enquêtes
Les contrôleurs sont astreints à certaines obligations vis-à-vis de leur concurrence, mais tout dépend des produits visés. App Store, Safari et iOS chez Apple, LinkedIn et Windows chez Microsoft, Facebook, WhatsApp, Messenger et Instagram chez Meta, etc.
Bing, Edge, Microsoft Advertising et iMessage étaient absents de la liste et pour cause. La Commission européenne expliquait avoir « ouvert quatre enquêtes de marché, afin d’examiner plus en détail les observations de Microsoft et d’Apple faisant valoir que, bien qu’ils atteignent les seuils, certains de leurs services de plateforme essentiels ne sauraient être considérés comme des points d’accès ».
La Commission avait un délai maximal de cinq mois pour clôturer son enquête. Elle a donc attendu le dernier moment pour rendre son verdict.
La messagerie d’Apple allait-elle devoir s’ouvrir, à l’instar de WhatsApp ? Il n’en sera rien finalement.
« Dans sa décision du 5 septembre 2023, la Commission a estimé que les demandes de réfutation présentées par Apple et Microsoft méritaient une analyse approfondie. Après une évaluation approfondie de tous les arguments, en tenant compte des contributions des parties prenantes concernées, et après avoir entendu le comité consultatif sur les marchés numériques, la Commission a estimé que iMessage, Bing, Edge et Microsoft Advertising ne pouvaient pas être considérés comme des services de contrôleurs d’accès », explique la Commission européenne.
Des précédents avec Gmail, Outlook.com…
Ce n’est pas la première fois que la Commission donne des dérogations après analyse des arguments. « Bien que Gmail, Outlook.com et Samsung Internet Browser atteignent les seuils fixés par le règlement sur les marchés numériques pour être considérés comme contrôleur d’accès, Alphabet, Microsoft et Samsung ont fourni des arguments suffisamment solides indiquant que ces services ne sauraient être considérés comme des points d’accès pour les services de plateforme essentiels concernés », expliquait-elle en septembre dernier.
Comme elle le dit elle-même, la Commission continuera de suivre les évolutions du marché. La décision n’est donc pas gravée dans le marbre. En outre, elle ne remet pas en question le statut de contrôleur d’accès ni les décisions prises sur d’autres produits.
Source : next.ink
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En gros pour résumer, des gangs de proxénètes s’en prennent à une secte de frugivores.
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Quand je pense que pour communiquer, il suffit d’appeler un numéro de téléphone et que pour envoyer des documents, ou vidéo, il existe toujours l’e-mail, je trouve que c’est une excellente idée d’utiliser un service tiers qui vous espionne et vous fait de la pub.
Le monde serait trop simple sans eux.
Les réseaux sociaux, c’est du self-service de fast food des relations, rien ne vaut un service personnalisé