Facebook nuit à la santé mentale: Meta savait, mais n’a rien dit
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Une action collective portée par 1800 plaignants accuse Meta d’avoir enterré une étude interne montrant que réduire l’usage de Facebook améliore nettement la santé mentale.
La vie serait plus belle sans Facebook. Pour le dire autrement, Facebook est nocif pour la santé mentale. Telle était la conclusion d’une étude menée dès fin 2019 par le bureau Nielsen. Et dont personne n’a jamais entendu parler. Et pour cause: les résultats de ces recherches sont restés au fond d’un tiroir. Ou plutôt dissimulés sous le tapis de celui qui, à l’époque, avait commandé l’étude: Meta, la maison mère de Facebook et Instagram. Ces documents internes ressurgissent aujourd’hui à la faveur d’une action collective portée aux États-Unis par 1800 plaignants: districts scolaires, parents, procureurs…
Selon la plainte, le programme interne de Meta, baptisé Project Mercury, avait pour but d’évaluer l’effet d’une désactivation temporaire de Facebook et d’Instagram sur le bien-être des utilisateurs. Les résultats préliminaires, datés de 2020, sont sans ambiguïté: les participants ayant coupé Facebook une semaine déclaraient moins d’anxiété, moins de dépression, moins de solitude et une baisse marquée de la comparaison sociale. Ces conclusions, que Meta n’a jamais publiées, allaient manifestement à l’encontre de ses intérêts économiques.
Selon les 1800 plaignants, l’entreprise aurait alors interrompu le projet alors même que ses équipes, en interne, jugeaient les données solides. Un des chercheurs impliqués aurait même comparé la situation à celle de l’industrie du tabac, accusée d’avoir dissimulé pendant des décennies ses propres recherches sur la nocivité de la cigarette. Malgré cette étude, qui établit un lien de cause à effet entre Facebook et les effets négatifs sur la santé mentale, Mark Zuckerberg avait ainsi affirmé devant le Congrès américain qu’il n’existait aucun moyen de mesurer si ses réseaux sociaux étaient nuisibles aux ados. Face à ces nouvelles accusations, Meta oppose un démenti ferme, affirmant que l’étude souffrait de failles méthodologiques et qu’elle ne reflétait que des perceptions préexistantes chez les utilisateurs.
Google, TikTok et Snapchat dans le viseur
La plainte va bien plus loin. Elle accuse aussi Meta d’avoir délibérément limité l’efficacité de certaines fonctionnalités de sécurité pour adolescents, d’avoir imposé des seuils «anormalement élevés» avant de supprimer des comptes impliqués dans des trafics sexuels. Ou encore d’avoir privilégié d’autres priorités stratégiques (comme le métavers) au détriment de la sécurité des jeunes utilisateurs.
La procédure ne vise pas seulement Meta: Google, TikTok et Snapchat sont également accusés d’avoir laissé des mineurs utiliser leurs services sans garde-fous et d’être inefficaces contre les contenus pédocriminels. Certaines plateformes auraient même financé des organisations de protection de l’enfance pour vanter publiquement la sécurité de leurs services.
La première audience est prévue le 26 janvier, devant la Cour fédérale du district Nord de Californie. Les avocats des plaignants espèrent faire reconnaître une stratégie commune visant à maximiser le temps d’écran, malgré les risques identifiés pour la santé mentale.
Ces révélations interviennent dans un contexte de mobilisation internationale. De la Malaisie au Danemark, en passant par l’Australie et l’Union européenne, plusieurs pays renforcent leurs législations pour limiter l’accès des mineurs aux réseaux sociaux ou imposer de nouveaux standards de sécurité. À New York, les autorités locales ont récemment lancé une enquête sur le rôle des réseaux sociaux dans la crise de santé mentale des adolescents. L’affaire Meta pourrait amplifier cette dynamique mondiale.
Source: https://www.tdg.ch/meta-une-etude-cachee-prouve-la-nocivite-de-facebook-750870176033
Je pensais juste que les idiots sur les rézos amalgamaient les idiots, mais là, c’est beaucoup plus grave.