L'EPFL crée un robot-"éléphant", véritable prouesse technologique
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Ne vous moquez pas, l’exploit n’est pas dans l’apparence
Des scientifiques ont mis au point une structure programmable capable, à l’aide d’une simple mousse, de reproduire la diversité des tissus et mouvements biologiques.
La robotique ne cesse de faire des merveilles et l’EPFL vient d’en faire la démonstration. Une équipe a en effet mis au point un robot-éléphant capable de reproduire, de manière bluffante, les mouvements souples de l’animal. Le pachyderme lausannois est ainsi doté d’une trompe souple qui peut se tordre, se plier et tourner, comme dans la réalité, avec des articulations plus rigides, comme les hanches, genoux ou les pattes.
Cet éléphant est une prouesse. Car il est extrêmement difficile de reproduire en robotique l’interaction entre muscles, tendons, ligaments et os qui rend possible le mouvement. Mais le Laboratoire de conception et de fabrication de robots informatiques (CREATE) de l’EPFL a réussi à développer une structure en treillis qui combine la diversité des tissus biologiques avec la commande et la précision robotisées.
Des millions de configurations
Ce treillis programmable peut être imprimé en 3D pour en faire un «tissu», via deux principaux types de cellules géométriques. Ces unités peuvent être combinées, déplacées ou superposées, offrant d’énormes propriétés mécaniques. Rien que cinq cellules superposées permettent jusqu’à 75 millions de configurations différentes!
«Notre méthode offre une solution évolutive pour concevoir des robots adaptables et d’une légèreté inégalée», estime Qinghua Guan, chercheur postdoctoral de l’EPFL. La mousse offre en outre de nombreuses possibilités pour l’avenir de la robotique. «Tout comme le nid d’abeilles, le rapport résistance/poids du treillis, très élevé, permet de créer des robots ultralégers et performants. La structure en mousse ouverte pourrait même intégrer d’autres matériaux, tels que des capteurs, pour rendre la technologie plus intelligente», abonde son collègue Josie Hugues.
Leurs travaux ont été publiés dans la revue «Science Advances».