« Travailler sur la Lune c’est comme marcher tout le temps sur un trampoline géant »
-
Retour sur Apollo 17 qui fête ses 50 ans
En 1969, Neil Armstrong était le premier être humain à marcher sur la Lune. On connait moins Eugene Cernan et Harrison Schmitt. Mais ils restent à ce jour, les derniers humains à avoir posé le pied sur notre satellite naturel. C’était il y a 50 ans !
Il y a quelques jours, la fusée Space Launch System (SLS) de la mission Artemis I était lancée avec succès depuis le mythique Cap Canaveral (États-Unis). À son sommet, le vaisseau spatial Orion qui a, depuis, rendu visite à la Lune. Un premier pas pour le retour des humains sur la Lune, notre unique satellite naturel.
Le retour sur Terre d’Orion est prévu pour ce dimanche 11 décembre 2022. Une date des plus symboliques. Le 11 décembre 1972, en effet, il y a désormais 50 ans, Eugene Cernan – qui s’est éteint en 2017 – et Harrison « Jack » Schmitt étaient les derniers Hommes à marcher sur la Lune !
Quelques jours plus tôt, le 7 décembre 1972, Apollo 17 devenait la première mission habitée à être lancée de nuit par Saturne V. À son bord, en plus du commandant Cernan et du pilote du module lunaire Schmitt, le pilote du module de commande Ronald Evans – décédé en 1990 – qui restera en orbite autour de la Lune.
Ronald Evans aura tout de même l’occasion de vivre une sortie extravéhiculaire de plus d’une heure. Objectif : récupérer des cassettes de films du sondeur lunaire, de l’appareil photo et de la caméra panoramique.
Saviez-vous que c’est à l’équipage d’Apollo 17 que l’on doit celle qui est peut-être la plus célèbre des images de la Terre ? La première sur laquelle apparaît la calotte polaire antarctique.
Apollo 17 a établi plusieurs records
Harrison « Jack » Schmitt – un géologue et premier, et donc seul, scientifique professionnel à jamais avoir foulé la surface de notre satellite naturel – avait souhaité voir le module atterrir sur la face cachée de la Lune. Mais l’opération a été jugée trop coûteuse et trop risquée par la Nasa.
Harrison « Jack » Schmitt à côté du drapeau américain qui, selon les images renvoyées par le Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO), « flottait » toujours à la suface de la Lune en 2011. NasaC’est finalement dans la mer de la Sérénité qu’Apollo 17 s’est posé. Près des Montes Taurus et du cratère Littrow. Dans une région où le fond de la vallée est plus profond que le Grand Canyon. Un site avec un mélange unique de caractéristiques géologiques lunaires.
C’est de là que les deux astronautes, à bord du Lunar Rover Vehicle (LRV) se sont éloignés au plus loin du module lunaire de toutes les missions Apollo : à quelque 7,5 kilomètres.
Apollo 17 a aussi été la plus longue des missions Apollo. Elle a duré 504 heures. Et les astronautes ont profité du plus long des séjours sur la Lune. Pas moins de 75 heures. Il n’en fallait pas moins pour réaliser les 10 expériences scientifiques prévues au programme. Et ramasser quelque 120 kilogrammes d’échantillons de roches lunaires.
Le buggy lunaire — ici, celui d’Apollo 17 — utilisés par les astronautes de la Nasa sont restés à demeure sur la lune. NasaAprès sa première sortie sur la Lune, Harrison « Jack » Schmitt a rapporté avoir souffert d’un « rhume des foins lunaire » dû à la poussière. Car sur la Lune, les particules de poussière sont tranchantes et abrasives. Elles irritent les yeux, les voies respiratoires et les poumons des astronautes.
Mais cela n’a pas empêché Harrison « Jack » Schmitt, de retour sur Terre, de raconter : « Travailler sur la Lune est très amusant. C’est comme marcher tout le temps sur un trampoline géant et vous êtes aussi fort que vous l’étiez ici sur Terre, mais vous ne pesez pas autant. »
Reste à voir ce qu’en diront les prochains humains à marcher sur la Lune. Les astronautes du programme Artemis III. A priori à l’horizon 2025.