Une avancée révolutionnaire via des électrodes redonne espoir aux tétraplégiques
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Une quarantaine de tétraplégiques ont regagné en partie la maîtrise de leurs bras ou de leurs mains grâce à des électrodes posées autour de leur moelle épinière. Mis au point par une start-up issue de l’EPFL, ce système pourrait être commercialisé ces prochains mois.
Détaillés lundi dans la revue Nature Medicine, ces résultats démontrent “la sécurité et l’efficacité” d’un dispositif consistant à poser des électrodes sur la peau de tétraplégiques autour de l’endroit où leur moelle épinière a été abîmée par un accident.
Au total, une quarantaine de ces paralytiques ont à la fois regagné de la force et de la capacité à faire fonctionner leurs bras ou leurs mains, après deux mois de thérapie via ce dispositif. Une nette amélioration des fonctions motrices a été observée chez 88% des patients.
Stimulation électrique de la moelle épinière
Promu par la jeune pousse Onward, issue de l’EPFL, ce système “pourrait changer la donne pour la majorité des patients atteints d’une lésion de la moelle épinière”, a assuré le chercheur américain Chet Moritz lors d’une conférence de presse.
Ces recherches s’inscrivent dans un champ qui a connu des avancées majeures depuis plusieurs années. Il s’agit de permettre à des paralytiques de bouger à nouveau, à l’aide d’une stimulation électrique de leur moelle épinière.
Plusieurs patients sont ainsi déjà parvenus à remarcher durablement grâce à un implant placé directement sur leur moelle épinière. De prime abord moins spectaculaires, les résultats annoncés seraient toutefois en mesure de changer tout autant, voire plus, la vie de certains patients à court terme.
Des effets qui perdurent avec le temps
Ce système est aussi intéressant d’un point de vue pratique. Il nécessite de poser un boîtier sur la peau et non d’implanter des électrodes via une opération chirurgicale. Un implant, une piste également explorée par Onward, serait probablement plus efficace mais aussi plus complexe d’utilisation.
Et le boîtier ne nécessite pas d’être posé en permanence pour être bénéfique: il a été expérimenté au cours de séances d’une heure chacune. Au fil du temps, ses effets semblent perdurer, car il contribue à développer de nouvelles connexions entre le cerveau et les membres atteints.
Essai mené à travers le monde
Surtout, c’est par son ampleur que cette étude marque une avancée cruciale. Jusqu’alors, les recherches dans ce domaine n’avaient concerné que quelques patients isolés, pour des résultats impressionnants mais insuffisants pour conclure à la viabilité de tels outils dans la vie courante.
Ici, l’essai a été mené à travers le monde sur une soixantaine de patients, un échantillon sans précédent. Si tous n’ont pas enregistré de progrès notables, près de trois quarts en ont bénéficié.