Les cubesat et autres systèmes new space on pris un peu de plomb dans les panneaux solaires.
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Après quelques déboires financiers, les mini-satellites et mini-lanceurs du New Space rencontrent des difficultés techniques : le New Space n’est pourtant pas condamné.
La barre est haute pour le New Space, car il s’agit de viser à la fois le “low cost” et la mise en œuvre de nouvelles technologies, supposées justement réduire les coûts de production, ce qui entraîne de facto l’acceptation du risque, donc des échecs.
Malgré ces ennuis, de nombreuses sociétés du New Space ont réussi tant bien que mal à développer leurs produits, et les premières missions spatiales voient le jour. Elles ne sont pas toutes des succès, loin s’en faut.
Dans la revue SpaceNews de janvier 2023, Jeff Foust, éditeur et analyste, dresse, dans un article intitulé “Deep space smallsats face big challenges” (Les petits satellites de l’espace lointain affrontent de grands défis), la liste des échecs de plusieurs missions en espace lointain (hors orbite terrestre) à base de cubesats [2], lancés par SLS en novembre dernier.
Il recense :
- Luna-H Map : défaillance de la tuyère de propulsion.
- Omotenash, NEA Scout, CuSP, Lunar IceCube et LunIR : défaillance du système de télécommunication (et probablement de la batterie pour CuSP).
- Team Miles : défaillance du système de contrôle d’orbite.
Heureusement, le tableau n’est pas tout noir :
- LunIR a validé les performances d’un senseur infrarouge monté avec son cryostat dans un cubesat 6U.
- Equuleus a testé une nouvelle tuyère à jet d’eau.
- ArgoMoon a pu photographier la Terre et la Lune.
Selon Jeff Foust, la réussite des nano-satellites en orbite terrestre a conduit les ingénieurs à extrapoler l’expérience acquise à des missions plus exigeantes vers la Lune et au-delà. Extrapolation encouragée par le succès, en mars 2018, des deux cubesats “jumeaux” MarCO qui, après avoir accompagné en 2018 la sonde martienne Insight, en ont relayé les données de télémétrie lorsqu’elle descendait sur Mars. Mais voilà : le “better, faster, cheaper” de l’approche New Space ne peut pas toujours marcher, ce serait trop facile ! Et les récents échecs d’Astra et d’ABL côté américain, et surtout du très médiatisé Virgin Orbit côté anglais, sont là pour rappeler que la mise au point d’une nouvelle technologie ne se décrète pas et ne peut aboutir du jour au lendemain.
Source et plus: https://www.usinenouvelle.com/blogs/rodolphe-krawczyk/trou-d-air-technique-pour-le-new-space-mais-pas-de-panique.N2094866