L’Autorité de la concurrence a sanctionné le groupe japonais pour avoir mis en place des pratiques anticoncurrentielles au détriment des fabricants tiers de manettes de jeu.
Sanctionné d’abus de position dominante sur le marché des manettes de jeux vidéo, au détriment des fabricants tiers, Sony s’est vu infliger mercredi 20 décembre une amende de 13,5 millions d’euros par l’Autorité de la concurrence.
Cette condamnation porte sur une période de quatre ans, de novembre 2015 à avril 2020, “soit pendant la majeure partie de la vie de la console PS4”. Le gendarme français reproche deux pratiques au groupe japonais, visant à pousser les consommateurs à acheter des manettes officielles ou des manettes disposant d’une licence commerciale.
Déconnexion des manettes tiercesL’autorité de la concurrence avait été saisie par Subsonic, un fabricant français de manettes de jeux vidéo. Celui-ci se plaignait de mesures restrictives mises en place par Sony contre ses manettes PS4 et celles conçues par les autres groupes qui, comme lui, ne participaient pas au programme de licence.
Au terme de son enquête, l’institution a épinglé un dispositif de contre-mesures techniques lancé deux ans après les débuts commerciaux de la PS4. Celui-ci se traduisait par une déconnexion des manettes tierces à chaque mise à jour de la console. Cela obligeait leurs fabricants à proposer des patchs correctifs, pas toujours faciles à installer.
“Certains utilisateurs ont pu raisonnablement estimer que les déconnexions qui affectaient leurs manettes étaient imputables aux fabricants de ces manettes et à leur défaut de qualité”, souligne l’Autorité de la concurrence, qui estime que cela “a significativement nui à l’image de marque des fabricants tiers affectés, tant vis-à-vis des joueurs que vis-à-vis des distributeurs, freinant leur expansion sur le marché et conduisant à leur possible éviction”.
Mesures disproportionnéesSony justifiait cette mesure par la volonté de lutter contre la contrefaçon, tout en protégeant plusieurs de ses brevets. Mais le gendarme antitrust estime que son système était disproportionné puisqu’il “affectait indistinctement l’ensemble des manettes hors licence”. Et il note également que les “brevets invoqués par Sony ont expiré pendant la période des pratiques ou étaient sur le point d’expirer”.
Par ailleurs, l’Autorité de la concurrence reproche à Sony d’avoir refusé de communiquer à certains fabricants, dont Subsonic les critères d’obtention de sa licence commerciale. Se faisant, “Sony a pu appliquer [ces critères, ndlr] de manière discrétionnaire, alors même que l’accès à ce dernier était le seul moyen d’éviter les déconnexions”.
Source : usine-digitale.fr