Les individus surpassent les gouvernements dans l'action climatique, révèle une étude
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Les citoyens, d’où qu’ils soient, sont de meilleurs ambassadeurs pour promouvoir l’action face au réchauffement climatique que les gouvernements. C’est la conclusion d’une méta-analyse qui note que, dans leurs comportements, les individus et les ménages font plus d’efforts et qu’ils sont davantage engagés pour s’adapter aux conséquences du bouleversement du climat.
Les individus agissent, tandis que les gouvernements planifient. Voici la conclusion d’une méta-analyse qui compile les résultats de plus de 1 450 recherches sur le pouvoir d’action des principaux acteurs en capacité d’agir pour s’adapter au changement climatique. Où en est-on dans les progrès réalisés au niveau mondial en matière d’adaptation au changement climatique ? C’est la question posée par un groupe international de chercheurs issus de 20 institutions réparties dans 12 pays, qui vient de publier une vaste méta-analyse dans la revue Nature Climate Change. Les chercheurs ont examiné 1 472 études scientifiques sur l’adaptation humaine au changement climatique.
Les données proviennent de l’initiative de cartographie mondiale de l’adaptation (Gami), programme qui vise à rassembler et à synthétiser la littérature sur l’adaptation au changement climatique. Les données récoltées ont été analysées en fonction des types d’acteurs à l’origine des mesures d’adaptation : les particuliers et les ménages, les gouvernements (au niveau local et au niveau national), les institutions de gouvernance internationales ou multinationales et les entreprises du secteur privé.
Les citoyens, plus actifs pour s’adapter au changement climatique
La conclusion est sans équivoque : en moyenne, et ce, dans le monde entier, les particuliers et les ménages font bien plus d’efforts que les gouvernements pour s’adapter au changement climatique. Les actions en question concernent par exemple la plantation de cultures plus résistantes aux conditions météorologiques extrêmes, l’éloignement des zones plus directement touchées par les tempêtes et les inondations ou encore la modification des heures de travail à l’extérieur en faveur de périodes plus fraîches de la journée.
« Les individus se concentrent principalement sur le changement de ce qu’ils peuvent contrôler : leurs propres comportements », précise dans un communiqué Elphin Tom Joe, coauteur de la recherche. L’écart d’action entre les gouvernements et les citoyens s’avère toutefois nettement plus marqué en zones rurales que dans les milieux urbains. Les auteurs de ces travaux notent également que, même dans les régions où les gouvernements déploient des mesures d’adaptation, leurs actions portent principalement sur la planification et le financement, tandis que les particuliers se chargent de leur mise en œuvre.
Un lourd « fardeau » pour les pays à faible revenu
Ce constat se vérifie également dans les pays à revenu élevé. « Aux États-Unis, par exemple, le gouvernement peut offrir des conseils sur la protection des maisons contre les inondations, mais c’est aux particuliers qu’il incombe de payer ces améliorations. Dans les pays aux ressources plus limitées, le fardeau est encore plus lourd », souligne Christine Kirchhoff, coautrice de l’étude et professeure associée d’ingénierie civile et environnementale à l’université d’État de Pennsylvanie (États-Unis).
D’après l’étude, les gouvernements nationaux sont le deuxième type d’acteur le plus susceptible de s’adapter, notamment en Afrique, en Asie, en Amérique centrale et du Sud, ainsi que dans les petits États insulaires. En Europe, les gouvernements nationaux et locaux sont mentionnés à la même fréquence (19 % chacun). En revanche, les individus et les ménages sont cités beaucoup plus souvent que l’ensemble des acteurs gouvernementaux, surtout en Asie et en Afrique. « Nous constatons les effets du changement climatique dans le monde entier, et beaucoup de ces effets sont ressentis de manière disproportionnée par les communautés ou les individus qui sont déjà surchargés », déplore la Pre Kirchhoff.
« Le fait que les individus et les ménages soient les principaux acteurs de la mise en œuvre de l’adaptation réelle est conforme aux conclusions de recherches antérieures (…) Cette tendance est encore renforcée par notre constatation que les individus et les ménages sont principalement engagés dans des réponses comportementales-culturelles », concluent les chercheurs.
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On parle de “lutter contre” ou de “s’adapter à” ?
Parce que les exemples choisis sont pas clairs :
Les actions en question concernent par exemple la plantation de cultures plus résistantes aux conditions météorologiques extrêmes, l’éloignement des zones plus directement touchées par les tempêtes et les inondations ou encore la modification des heures de travail à l’extérieur en faveur de périodes plus fraîches de la journée. -
Les 2 mon capitaine