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    Photo de Etienne Girardet sur Unsplash

    « Avec l’abandon de Usenet par Google Groupes, le plus ancien de tous les réseaux sociaux est voué à disparaître », écrit ZDNet. Un rappel sous la forme d’une citation Wikipédia pour les plus jeunes : « Usenet est organisé autour du principe de groupes de discussion ou groupes de nouvelles (en anglais newsgroups), qui rassemblent chacun des articles (contributions) sur un sujet précis ».

    20 ans d’évolution en douceur des messageries Les groupes Google coupent les ponts avec Usenet

    Google vient en effet d’annoncer qu’« à compter du 22 février 2024, vous ne pourrez plus utiliser les groupes Google (sur groups.google.com) pour publier du contenu dans des groupes Usenet, vous abonner à des groupes ou afficher du nouveau contenu Usenet ».

    En outre, précise Google, « le serveur NNTP (Network News Transfer Protocol) de Google et le peering associé ne seront plus disponibles, ce qui signifie que Google ne prendra pas en charge la diffusion de nouveaux contenus Usenet ou l’échange de contenus avec d’autres serveurs NNTP ».

    Par contre, vous pourrez « continuer à afficher et à rechercher du contenu Usenet publié avant le 22 février 2024 sur Google Groupes ».

    Les usages ont « considérablement diminué »

    Google relève en effet qu’« au cours des dernières années, l’activité légitime des groupes Usenet basés sur le texte a considérablement diminué parce que les utilisateurs sont passés à des technologies et des formats plus modernes tels que les médias sociaux et les forums basés sur le web ».

    C’était la même justification lors de l’arrêt de Reader (lecteur de flux RSS) il y a 10 ans, avec tout de même la volonté de davantage contrôler la diffusion de l’information.

    Google explique aussi qu’« une grande partie du contenu diffusé sur Usenet aujourd’hui est un partage de fichiers binaires (non textuels), que Google Groups ne prend pas en charge, ainsi que des spams ». Les « binaires » n’ont absolument rien de nouveau et sont largement utilisés depuis des années par certains adeptes du partage de fichiers illégaux.

    Comme avec la fin de Reader et le RSS, cela ne signe pas l’arrêt de mort d’Usenet, qui continuera de fonctionner. Simplement, si vous utilisez les groupes Google pour y accéder, il faudra vous trouver un nouveau client et un serveur public.

    Retour dans le passé d’Usenet

    ZDNet revient aussi sur l’histoire de Usenet (UNIX User Network), créé en 1979 par un groupe d’étudiants de Caroline du Nord et rapidement connecté à ARPAnet, l’ancêtre d’Internet, via le protocole UUCP, depuis remplacé par NNTP. Usenet est donc arrivé quelques années après les emails et bien avant le lancement du World Wide Web.

    Il souligne également qu’« une grande partie du vocabulaire que nous utilisons aujourd’hui pour parler de l’utilisation du réseau provient de Usenet », à commencer par les foires aux questions (FAQ). Mais aussi que « le spam a également vu le jour sur Usenet ».

    Si le terme a été « inventé » par les Monty Python en 1970 et que le premier « spam » remonterait à 1978, « la première utilisation commerciale majeure du spam date de 1994, lorsque Laurence Canter et Martha Siegel, deux avocats, ont commencé à publier sur Usenet des annonces pour leurs services en matière de droit de l’immigration », rappelle ZDNet.

    1st spam on Usenet

    Notre confrère rappelle que Linux, par exemple, est né d’un message désormais célèbre envoyé sur Usenet en août 1991 par un certain Linus Benedict Torvalds : « un système d’exploitation (gratuit) pour les clones AT 386 (486) », dont le noyau (kernel) ne comptait alors « que » 10 000 lignes de code.

    En 2013, Free faisait parler de lui en prenant en charge les flux RSS et les newsgroups dans la version 2.0 de Freebox OS.

    | Freebox OS, cauchemar des ayants droit

    « Aujourd’hui, le réseau social Mastodon utilise une approche similaire avec le protocole ActivityPub, tandis que d’autres réseaux sociaux, tels que Threads, envisagent d’utiliser ActivityPub pour se connecter à Mastodon et aux autres réseaux sociaux qui supportent [ce protocole] », souligne ZDNet.

    Il relève aussi qu’« à bien des égards, Usenet est un avertissement sur la façon dont les réseaux sociaux peuvent mal tourner. Quoi qu’il en soit, les problèmes que nous voyons aujourd’hui sur les réseaux sociaux sont apparus pour la première fois sur Usenet ».

    Il n’en conclut pas moins en fournissant des liens vers un prestataire gratuit, eternal-september.org, et trois payants, permettant de continuer à accéder à Usenet.

    Source : next.ink