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    Éteindre 2G jusqu’à 5G ça marche aussi, et même mieux

    Est-ce rentable, du point de vue de l’impact carbone, de fermer les réseaux 2G et 3G en France ? Pour le Comité d’expert de l’Arcep, la réponse ne fait aucun doute : oui ! Le régulateur a étudié plusieurs scénarios en faisant bouger les variables pour s’assurer que tout va bien.

    En 2018, l’Arcep s’est doté d’un Comité d’experts technique dont le but est d’éclairer l’Autorité sur « les enjeux techniques liés aux réseaux mobiles ». Il comprend des experts des opérateurs de réseaux mobiles, des équipementiers, du monde académique et de l’ANFR (Agence nationale des fréquences). L’année dernière, le Comité a publié un rapport sur la consommation d’un réseau 4G vs 5G.

    | L’Arcep et la 5G : gains en efficacité énergétique et empreinte environnementale

    Le régulateur des télécoms précise que le rapport du jour ne concerne que l’impact carbone et laisse de côté les autres catégories d’impact environnemental. De plus, « d’autres enjeux peuvent être induits par l’extinction de la 2G/3G comme le coût pour les utilisateurs du changement de terminaux ou d’objets connectés. Ils ne font pas partie du champ de l’étude ».

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    La fin de la 2G et de la 3G n’est qu’une question de temps

    Maintenant que les bases sont posées, entrons dans le vif du sujet… qui est d’autant plus d’actualité car, en France, trois des quatre opérateurs nationaux ont déjà annoncé leur plan pour arrêter la 2G et/ou la 3G ; seul Free manque à l’appel (pour le moment ?). Sur la 2G, c’est déjà plié. Cinq mois seulement après avoir mis en service ses premiers sites 2G, l’opérateur les a coupés et le compteur est toujours à 0 au dernier décompte. Il s’appuie donc uniquement sur le contrat d’itinérance signé (et prolongé plusieurs fois) avec Orange.

    | Cinq mois après avoir mis en service sa 2G, Free Mobile coupe l’ensemble de ses sites (nextinpact.com) | Itinérance 2G/3G Free et Orange jusqu’en 2025 : l’Arcep dit oui, les doléances de Bouygues et SFR

    Chez Orange, la 2G sera éteinte fin 2025 et la 3G fin 2028. SFR vise respectivement 2026 et 2028, tandis que Bouygues Telecom se laisse un peu plus de marge avec 2026 et 2029. La France est loin d’être un cas à part : « L’association GSA a ainsi identifié 142 opérateurs ayant annoncé la fermeture prochaine des réseaux 2G et/ou 3G, ou ayant déjà éteint ceux-ci ».

    Les usages en 2G et 3G en baisse constante…

    Trois ans séparent en moyenne l’arrêt de la 3G et de la 2G, mais l’Arcep préfère partir sur un scénario d’extinction des deux à la fois, et justifie son choix : « Étudier exclusivement l’extinction d’une technologie ou l’autre compliquerait l’étude et n’apporterait un éclairage que sur une fenêtre de quelques années. L’étude vise à fournir un éclairage sur une plus longue période ; il est donc pertinent d’étudier un scénario d’extinction de la 2G et de la 3G ».

    Pour l’Arcep, le sujet est d’actualité puisque le niveau de couverture en 4G est « en passe de rattraper ceux de la 2G et de la 3G », quand le nombre de terminaux compatibles 4G augmente de manière continue. Même sans tenir compte des aspects environnementaux, fermer la 2G et la 3G permettrait de réattribuer des ressources (fréquences) à la 4G et la 5G. En plus d’être plus récentes et performantes, ces deux technologies sont « spectralement plus efficaces ».

    S’il reste encore quelques irréductibles terminaux en 2G/3G seulement, ces réseaux « sont majoritairement utilisés pour les services voix et machine to machine s’appuyant sur l’Internet des Objets (M2M/IoT) ». Mais ces usages sont en décroissances « au profit de la 4G/5G comme le constatent les opérateurs membres du Comité d’experts dans leurs réseaux ».

    … la consommation ne suit pas la même courbe

    À moyen terme, il est prévu que seule la fréquence 900 MHz reste allumée pour le peu de trafic 2G-3G restant, « et consommerait de l’ordre de 17 % de la consommation des réseaux », contre 21 à 33 % actuellement. La consommation de la 2G-3G se rapproche donc d’un minimum en dessous duquel il sera difficile de descendre sans éteindre complétement ces technologies.

    Pour améliorer l’efficacité énergétique des réseaux, il faut donc passer en 4G/5G… ce qui implique de laisser sur le carreau des terminaux, qu’il faudra remplacer. L’empreinte qui en découle ne doit pas être prise à la légère car les terminaux représentent pour rappel 81 % de celle du numérique dans son ensemble, contre 14 % pour les centres de données et 5 % pour les réseaux (fixes et mobiles), selon un décompte de l’Arcep.

    | Empreinte écologique et durée de vie des smartphones, neufs ou reconditionnés Des gains dès la première année

    C’est bien beau tout cela, mais au final qui gagne ? La conclusion du comité de l’Arcep est sans appel : « Dès la première année après l’extinction 2G-3G, l’étude montre donc un gain récurrent sur les émissions carbone. Pour le réseau et les terminaux mobiles, ce gain est obtenu en moins de deux mois. Dans le cas où on prend en compte également M2M/IoT, le gain est obtenu en moins de six mois ».

    Les gains sur les réseaux sont récurrents chaque année une fois la 2G et la 3G éteintes, alors que l’impact des terminaux à renouveler n’est compté qu’une seule fois évidemment, au moment du changement. Pour le Comité d’expert, aucun doute  : il y a « un réel intérêt carbone à migrer la 2G-3G vers la 4G/5G ».

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    Le Comité joue avec les variables et les curseurs…

    La méthodologie et les variables utilisées pour le calcul sont indiqués dans le rapport détaillé. Par défaut, les experts supposent qu’il y aurait environ 2 millions de feature phone (2G/3G).  Si un opérateur devait en avoir beaucoup plus – 4 millions par exemple –, il pourrait attendre entre 1 et 2 ans pour retrouver un impact voisin, voire plus faible. Par contre, « l’impact en absolu des smartphones est négligeable » car ils sont très peu nombreux à ne pas prendre en charge les appels en 4G (VoLTE). Le reliquat n’est pas suffisant pour faire bouger significativement les lignes.

    Même chose bien sûr avec les objets connectés. Avec 5,5 millions, on est à un point d’équilibre au bout de six mois, mais dans le cas où les ventes d’objets connectés continueraient après la date d’annonce de l’arrêt 2G-3G, le point d’équilibre se déplacerait un peu, mais pas bien loin avec 7 mois. Pour le Comité, cela « montre l’importance de l’anticipation de l’ensemble de l’écosystème afin de limiter ces ventes ».

    Autre point important, les paramètres sur la partie réseau n’ont que très peu d’influence sur les résultats, même si on multiplie par huit le trafic voix en 2G-3G et qu’on divise par deux la charge 4G-5G. « Cela vient du fait que le volume de trafic écoulé par les réseaux 2G-3G est très faible », explique le rapport.

    … mais cela ne change rien à la tendance

    Dans sa conclusion, l’Arcep rappelle quelques points importants, à commencer par la prudence sur les chiffres (vs la tendance) : « l’objet de l’étude n’est pas de retenir un chiffre absolu de l’impact carbone de l’arrêt 2G-3G, mais d’évaluer le bien-fondé ou non d’une migration sur le plan d’impact carbone ». Et l’intérêt ne fait aucun doute pour le Comité.

    L’analyse sert également à mettre en lumière des « points de vigilance pour éviter de dégrader l’impact carbone de l’arrêt 2G-3G ». Le plus évident est d’arrêter de vendre des terminaux 2G/3G aussi vite que possible, que ce soit pour les smartphones, les feature phones ou les objets connectés. Pour le Comité, « c’est l’ensemble de l’écosystème qui doit œuvrer à anticiper l’arrêt 2G-3G ».

    Source : nextinpact.com

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    C’est cornélien, un monde ou une application fonctionne partout, mais qui n’offre pratiquement aucune sécurité ou un monde sécuritaire où rien n’est compatible d’un truc à l’autre…

    Dans tous les cas l’utilisateur est perdant.