Au secours, IA le feu !
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Quand on n’a qu’une intelligence naturelle, il est bien difficile de tout comprendre au séisme que vient de connaître le petit monde de l’intelligence artificielle.
En résumé: Sam Altman, le grand manitou d’OpenAI, la start-up qui a créé, il y a un an, le très médiatique ChatGPT, avec lequel tous les lycéens de la planète font désormais leurs devoirs, s’est fait virer par son conseil d’administration à la fin de la semaine dernière. Jusque-là, c’est clair.
Pourquoi ?« Parce qu’il n’a pas toujours été franc », a estimé le conseil d’administration.C’est là que ça se complique. Comme si la franchise était une vertu largement partagée dans le monde managérial. Certains lui reprocheraient en fait d’avoir transformé OpenAI, une structure à but non lucratif à l’origine, en une entreprise commerciale valorisée aujourd’hui autour de 80 milliards d’euros. Comme si gagner de l’argent dans la Silicon Valley était un péché mortel. D’ordinaire, c’est quand on n’en gagne pas qu’on se fait virer. Mais il s’agit là d’intelligence artificielle, un sujet bouillant. OpenAI se proposait, à son lancement, de « créer une intelligence artificielle générale de façon sûre et bénéfique pour toute l’humanité » et de veiller à ce qu’elle n’anéantisse pas le genre humain. Amen. Aujourd’hui, l’entreprise se préoccupe surtout d’imposer le règne de l’IA dans tous les secteurs de la Big Tech, et le camarade Altman parcourt le monde jusqu’au Moyen-Orient pour trouver des fonds afin de financer son développement. La vertu est devenue un luxe.
L’intelligence artificielle, pourtant, fait des dégâts. La preuve, elle a déjà déglingué l’un de ses inventeurs. Lequel s’en remettra, puisque Microsoft lui a proposé de l’embaucher.
Après avoir investi 10 milliards de dollars dans OpenAI et acheté la moitié de son capital, la boîte de Bill Gates s’offrirait ainsi son patron et ses meilleurs ingénieurs, et ferait alors la nique à Google, Meta et Elon Musk, eux aussi très investis dans le développement de l’IA. Même si Altman finit par réintègrer OpenAI, la boîte, de fait, restera sous le contrôle de Microsoft.Vous avez remarqué, plus personne ne parle, après le séisme californien du week-end, de la dangerosité ou non de l’IA et de la nécessité de contrôler son développement ou pas. Le virage a été pris. La « superintelligence » va envahir tous les géants du numérique - Microsoft en tête, qui l’a mise dans tous ses produits, et nul n’est en mesure d’arrêter le mouvement. Pour le meilleur et pour le pire, autant le dire franchement.
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Effectivement, il n’a pas été très loin en étant embaûché chez Microsoft, qui est actionnaire à 49% d’openAI.
Malgré tout, il n’est pas resté très longtemps chez Microsoft, Altman. Après s’être fait viré d’openAI, 98% des employés d’openAI on menacé de le suivre s’il ne revenait pas. Résultat: il est revenu chez openAI après 1 journée et a sûrement obtenu du board d’openAI tout ce qu’il voulait – exigences inconnues et qui constituaient certainement la vraie raison de son limogeage.
Pour la petite histoire, il paraît que Satya Nadella (CEO de Microsoft) a été furieux de n’apprendre la décision du board d’openAI qu’une minute avant son annonce publique.