Interpol fête ses 100 ans : cinq choses à savoir sur cette police internationale
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Localisé à Lyon et Singapour, Interpol (organisation internationale de police criminelle) célèbre jeudi 7 septembre ses 100 ans d’existence. Créée pour permettre la collaboration judiciaire entre les différentes polices nationales, l’organisation rassemble aujourd’hui 195 pays membres.
Les justiciers du monde sont devenus centenaires. L’organisation internationale de police, Interpol souffle, ce jeudi 7 septembre, sa 100e bougie.À cette occasion, le 7 septembre devient la Journée internationale de coopération judiciaire, selon une décision prise en 2022 par les Nations unies.
► 7 septembre 1923, la création d’une police internationaleL’idée a germé pendant près de dix ans. En avril 1914, à la veille de la Première Guerre mondiale, naît la volonté de faire coopérer les polices nationales lors du premier Congrès de police judiciaire.
C’est seulement dix ans plus tard, le 7 septembre 1923 qu’est créé officiellement Interpol au deuxième Congrès à Vienne (Autriche) réunissant 20 pays, principalement européens.Aujourd’hui, 195 pays sont membres d’Interpol. L’organisation réunit plus de 1 000 employés au siège, à Lyon et au Complexe mondial Interpol pour l’innovation à Singapour.
► Un travail de collaborateursContrairement à ce qu’on imagine souvent, il n’y a pas de « police Interpol ». Les policiers qui travaillent au sein de l’organisation ne peuvent pas réaliser d’arrestations ou de saisies.
Noms, empreintes digitales, passeports volés… Les agents d’Interpol partagent avec les pays participants une base de données commune qui sert à la recherche des criminels en particulier dans trois domaines que sont la cybercriminalité, le terrorisme et la criminalité organisée.
« En moyenne, les policiers (nationaux) interrogent les bases de données d’Interpol plus de 20 millions de fois par jour, ce qui représente environ 250 recherches par seconde », assure le site Web de l’institution.
Les domaines d’intervention de l’organisation se sont progressivement étendus avec le temps. Aujourd’hui Interpol s’intéresse aussi bien au trafic d’armes, à la pédocriminalité, au terrorisme, à la criminalité environnementale ou aux atteintes au patrimoine culturel.
► Près de 7 000 « Red Notice »L’une des principales fonctions d’Interpol consiste à diffuser des « notices rouges » (Red Notice) à la demande d’un pays ou d’un tribunal international.
Cette requête est « adressée aux services chargés de l’application de la loi du monde entier a l’effet de localiser une personne et de procéder à son arrestation provisoire dans l’attente de son extradition, de sa remise ou d’une mesure similaire conforme au droit », explique Interpol. Actuellement 6 936 notices rouges sont en circulation.
À la différence d’un mandat d’arrêt international, les pays sont souverains dans leur décision d’arrêter ou non le criminel. Par exemple, un activiste écologiste russe, Petr Silaev, sous le coup d’une notice rouge enclenché par le Kremlin a été arrêté en Espagne en 2013. Son tort ? Avoir participé à une manifestation pour l’environnement. L’Espagne a donc refusé de l’extrader.
► « Politiquement neutre »Le statut d’Interpol lui interdit « toute activité ou intervention dans des questions ou affaires présentant un caractère politique, militaire, religieux ou racial ». Le respect de la non-intervention dans le cadre de certains crimes et des lois nationales des pays membres obligent l’organisation à se cantonner à certains types de criminalité.
Malgré ce refus d’intervention, les affaires politiques s’imposent parfois à l’organisation, à l’image de la notice rouge envers Petr Silaev.
► L’espéranto comme moyen de communication ?Au secrétariat général, plus de 100 nationalités sont représentées : la communication est donc un défi de taille pour Interpol. Dès le départ en 1914, le français et l’anglais sont adoptés comme langues officielles. Mais en 1923, l’espéranto est envisagé pour faciliter la communication.
Cette langue universelle inventée en 1887 n’a finalement pas conquis la population mondiale, et ce sont finalement l’espagnol et l’arabe qui ont rejoint successivement en 1955 et 1999 les langues officielles de l’organisation.