Nouvelle mouture pour le noyau Linux, qui passe en version 6.9. Les améliorations sont nombreuses, particulièrement pour le support matériel. On note aussi un meilleur support des écrans 4K et un démarrage plus rapide dans certains cas.
Les noyaux Linux fournissent l’essentiel du support matériel dans les distributions. On peut bien sûr installer des pilotes dédiés (c’est même souvent le cas avec les GPU NVIDIA), mais c’est bien au « kernel » d’assurer l’exploitation du matériel dans l’immense majorité des cas. Aussi, l’arrivée d’un nouveau noyau permet souvent le support de matériels récents.
Le noyau 6.9 ne fait pas exception et ajoute de nouveaux éléments, notamment pour Intel et AMD.
Du côté des processeursL’une des principales améliorations concerne les processeurs Zen et la fonction Preferred Core. Celle-ci permet d’orienter certaines tâches vers les cœurs les plus puissants du processeur, le système communiquant avec l’ordonnanceur pour répartir la charge.
Ce support était attendu pour le noyau 6.8 mais n’avait pas eu le temps d’être finalisé. Pour en profiter, il faut que le pilote P-State d’AMD soit installé. Cet ajout est d’autant plus important qu’AMD fournit un nombre croissant de processeurs comprenant des cœurs performants (Zen4) et des cœurs efficaces (Zen4c).
Restons chez AMD avec deux autres nouveautés. D’abord, une meilleure prise en compte de SEV-SNP, l’une des fonctions dévolues à la sécurité cryptographique dans le pack SEV, qui comprend également SEV-ES. Ces fonctions sont présentes dans les puces EPYC et devraient être toutes gérées dans le noyau 6.10. Ensuite, le support du FRU Memory Poison Manager, qui permet aux informations sur les erreurs en mémoire vive de persister entre les redémarrages.
Côté Intel, on note une série de correctifs pour les processeurs Meteor Lake destinés aux ordinateurs portables. Les paramètres Energy Performance Preference ont été ajustés, avec à la clé de meilleures performances. Signalons aussi l’intégration d’Intel FRED (Flexible Return and Event Delivery), dont la mission est de permettre des transitions entre les niveaux de privilèges avec une latence faible.
Enfin, un support plus étendu des instructions x86S, lancées pour rappel il y a un an pour simplifier l’architecture x86 et supprimer le support des systèmes 16 et 32 bits.
Améliorations graphiquesL’un des plus gros apports du noyau Linux 6.9 est la prise en charge de polices plus grandes dans FBDEV (frame-buffer device). La largeur maximale passe à 64 et la hauteur à 128. Cela ne vous évoque peut-être rien, mais ce changement permet un bien meilleur support des écrans haute définition, notamment 4K, en cas d’utilisation de la console.
Plusieurs autres améliorations sont présentes, notamment pour le pilote i915 d’Intel, le support du tunneling DisplayPort, ou encore celui de fastboot pour les anciennes plateformes.
Processeurs ARM, stockage et autresComme toujours, le nouveau noyau propose des ajouts significatifs dans le support de certaines architectures ARM et autres. C’est le cas de RISC-V qui y gagne entre autres la prise en charge des routines cryptographiques à accélération vectorielle.
L’architecture LoongAarch reçoit certaines attentions, elle aussi, dont le support d’objtool, du live-patching (pour appliquer les correctifs du noyau sans redémarrer la machine) ainsi que des fonctions supplémentaires pour la configuration du noyau. Plusieurs nouveautés aussi pour ARM64, dont le support de la compilation Rust dans le noyau.
Côté stockage, signalons l’arrivée d’une grosse nouveauté : la gestion du mode FUSE passthrough. En clair, les opérations de lecture et écriture sont transmises directement par le noyau au système de fichiers de l’espace utilisateur, avec à la clé une amélioration des performances du FS, en évitant de surcharger le daemon. On note aussi des améliorations significatives dans le support de l’exFAT, dont une nette augmentation des performances quand l’option dirsync est activée.
Disponibilité du noyau 6.9La récupération du nouveau noyau diffère selon la distribution utilisée. Dans la plupart des cas, les distributions classiques (Ubuntu, Fedora…) attendant la version majeure suivante pour livrer une évolution importante du noyau. Dans ce genre de cas, il est conseillé d’attendre, même si des outils permettent le téléchargement et l’installation du nouveau noyau dans sa version générique.
Les autres distributions, en rolling release, proposent déjà ce noyau ou vont le faire très prochainement.
Source : next.ink