La voile solaire n'est plus de la science-fiction
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La NASA déploie avec succès une voile solaire de 80 m²
Un petit satellite, tiré à travers l’espace par une immense toile qui capture les rayons des étoiles. C’est une technologie qui intéresse beaucoup la NASA, qui vient de tester avec succès un nouveau modèle de voile solaire.
Naviguer à travers l’espace, comme avant on voguait à la voile, poussé par les photons des étoiles. Une image de science-fiction particulièrement poétique, mais qui repose sur une technologie très concrète.
L’idée est plutôt ancienne: déjà au XVIIe siècle, l’astronome Johannes Kepler imaginait utiliser la lumière du Soleil pour gonfler les voiles de vaisseaux spatiaux. L’idée est simple: les photos, les particules de lumière émises par notre étoile, exercent une pression sur les objets qu’ils viennent percuter. Si on en bloque un très grand nombre avec un objet très léger, les photos rebondissent et exercent une force qui propulse le vaisseau en avant. On peut obtenir assez de force pour obtenir une accélération. C’est quasiment le même principe que le vent dans la voile d’un navire bien terrestre.
Des voiles gigantesques
Une idée simple qui n’a été mise en application qu’en 2010, avec la sonde IKAROS. Celle-ci disposait d’une voilure de 173 m² et 15 kg, qui a pu mettre en mouvement autour de la Terre une sonde de 300 kg. Depuis, cette technologie a bien évolué, comme vient de le démontrer la NASA avec un nouvel essai.
Ce mardi, une fusée de Rocket Lab s’est envolée avec un nouveau vaisseau à voile à son bord. Celui-ci devait déployer un nouveau type de toile, nommée, Advanced Composite Solar Sail System. Elle ne fait “seulement” 80 m² une fois dépliée, mais la taille ne fait pas tout avec cette technologie. Plus la voile est réfléchissante, plus elle obtient de l’énergie de la part des rayons du soleil qu’elle repousse. En outre, il faut aussi qu’elle soit légère et solide, pour résister à l’étape très complexe du déploiement, après avoir été soigneusement pliée et protégée durant son transport dans l’espace.
Et c’est un succès: le satellite de poche de la NASA a atteint l’orbite terrestre mercredi, à l’heure de Houston, et il a pu déployer sa voilure, a annoncé la NASA dans la nuit de jeudi à vendredi. Une nouvelle toile plus solide et plus performante, qui occupe autant de surface qu’un petit appartement pour propulser le petit vaisseau de quelques dizaines de kilos. Celui-ci ne devrait pas quitter l’orbite terrestre, mais chaque nouvelle voile hissée avec succès nous aide à maitriser cette manière de naviguer dans l’espace.
Pas l’idéal pour une mission habitée“Les données de vol obtenues au cours de la démonstration seront utilisées pour concevoir de futurs systèmes de voiles solaires composites à plus grande échelle pour les satellites d’alerte précoce en météorologie spatiale, les missions de reconnaissance d’astéroïdes et d’autres petits corps, et les missions d’observation des régions polaires du soleil” détaillait Rocket Lab avant la mission.
Les voiles solaires ne nous serviront sans doute pas de suite à propulser des missions habitées - n’en déplaise à la série For All Mankind. Les toiles occupent des surfaces énormes pour tirer de petites charges, et elles n’obtiennent d’abord qu’une faible vitesse. Mais sous le bon angle par rapport au Soleil, elles permettent une accélération croissante, en douceur. Elles pourraient nous permettre d’envoyer des missions très lointaines, aux confins du système solaire, sans s’encombrer de moteurs ou de carburants.
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Tiens, ça me rappelle Le Problème à 3 corps
Pas vu For All Mankind pour la référence.