Cinéma & Séries

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    8mm

    Edit merde y’avait une page en plus

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    @michmich

    No PB le suisse 😉
    Merci

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    @patricelg a dit dans [Topic Unique] Actualités cinéma & séries :

    @Violence @RussianFighter Si vous voulez aller jusqu’à la fin de saison, les 3 premiers épisodes sont plutôt lents, il faut bien suivre les situations et les dialogues, commence à se développer au 4ème et c’est vraiment au 5ème que la série prend son sens. Je n’en écris pas plus, je vous laisse découvrir.

    Je t’ai oublié @Ashura dans mon commentaire ce matin.

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    Ha mais moi je plussoi l’un et l’autre.

    La cible de TF1 n’étant carrément pas la même. C’est TF1 quoi.

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    Spaceman
    text alternatif

    https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=287477.html

    Alors là, dur dur ! Oh purée…

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    C’est tout à fait ça. Et les acteurs sont bons.
    le genre de films que j’ai gardé dans ma vidéothèque.

  • La musique de nos dessins animés d'enfance

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    Tout a fait : Fortiche Production 👍

  • [Sondage] Qui va encore au cinéma ?

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    @Ashura un peu moins, mais dans les 50 chf.- bien tapés :ahah: après les salaires sont pas les mêmes.

    Mon toubib venu de France il y a bien 30 ans, a une Maclaren (véridique) :mouhaha:

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    Ba ba bwahh ba ba bwaaahhh !!!:affole:
    text alternatif

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    Tout a fait l’ami @Psyckofox
    Il y a un dossier aussi sur Farang :smile: mais j’avais trouvé ça très sympa en effet.

    Xavier Gens a bien appris de la bonne école de Gareth Evans

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    @Psyckofox a dit dans L'interprète d'Anakin Skywalker placé en hôpital psychiatrique :

    Macaulay Culkin, Gary Coleman… Emmanuel Macron

    😂

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    @Violence Très intéressant à la lecture mais comme le cite @Ashura trop de requins tuent le requin… Après, pourquoi pas 😉
    Un énorme Merluchon Marseillais qui viendrait foutre le bordel dans La Seine :mouhaha:

  • Wonka, un ovni dans la faune du cinéma convenu

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    T’es gentil @duJambon. Je l’ai trouvé gnian-gnian, vide d’originalité. Le coté chanté est dans le minimal et le jeu d’acteur insuffisant. En VO, c’est supportable et en VF c’est inregardable.

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    @duJambon Pour notre ami le Capitaine je peux proposer ceci :

    Kilchoman.jpg

    8bc01dd4-d6c5-4125-8f38-e6d787b352cd-Live Long & Prosper.jpg 

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    @duJambon C’est vrai qu’il faudrait un peu d’Allemanie en Romandie et vive & versa, et un peu moins de mafia nord italienne au Tessin!

  • [Interview] Jason Yu (Sleep)

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    Tombé dans la cinéphilie pendant son service militaire, Jason Yu se forme au métier à l’université et sur les plateaux de tournage. Entre la réalisation de ses deux courts-métrages, Video Message (2014) et The Favor (2018), il enfile la casquette d’assistant-réalisateur sur Okja de Bong Joon Ho. Son premier long joue des mêmes ruptures de ton que ses aînés, au service de son regard tout personnel sur le couple.

    Le public français a une image très sombre du cinéma de genre coréen, au travers des films qui nous parviennent aujourd’hui encore en salles ou en VOD. Est-ce représentatif de la production contemporaine ?

    Comme dans tous les pays, il y a en Corée une variété de styles, de tons. Cela dit, un certain nombre de films ont cette noirceur, cette violence, et ce sont ceux qui attirent le plus l’attention, pour leur caractère stimulant. Mais ça ne date pas d’hier : il y a une longue tradition de films de ce type en Corée, je ne saurais trop vous expliquer pourquoi. J’ai grandi en les regardant, je les apprécie, et c’est le cas de nombreux spectateurs coréens. Il y a deux-trois ans, ces films noirs marchaient très bien. Mais la majorité du public cherche désormais d’autres tonalités, plus heureuses, plus positives. L’an dernier, les plus gros succès étaient des comédies ou des films romantiques ; le changement était notable.

    Il y a un certain décalage comique dans plusieurs scènes de Sleep

    Dès que j’ai commencé à faire des films, mon but a toujours été de faire une comédie romantique, car c’est mon genre préféré. Quand l’idée de Sleep m’est venue, le sujet a dicté cette orientation vers l’horreur, sans que j’en sois particulièrement féru. J’ai dû faire une séance intensive de rattrapage pendant la préparation, j’ai regardé beaucoup de thrillers pour comprendre le genre, l’étudier afin de me l’approprier, Mais même avec ce parti pris, mon goût pour la comédie romantique était encore bien présent. Même lorsque je montrais quelque chose d’effrayant, de stressant, il y avait toujours cette chaleur, c’est une sensation que j’essaie d’insuffler dans tout ce que je fais, que ce soient mes courts métrages ou mes scénarios.

    Les touches humoristiques jaillissent de façon impromptue, au beau milieu de situations dramatiques, comme dans les films de Bong Joon Ho, de Park Chan-wook ou même de Na Hong-jin. Diriez-vous qu’il s’agit d’un trait caractéristique du cinéma coréen ?

    Oui, je pense que c’est très coréen. Notre génération de réalisateurs a grandi devant les films des metteurs en scène que vous avez cités, et cet aspect fait partie de ce que nous avons assimilé. Ceci étant dit, dans le cas de Sleep, je n’ai jamais cherché à faire de la comédie. Je n’en étais pas à me dire que telle scène devait être drôle, à penser telle réplique comme une punchline devant faire rire le public. J’ai toujours envisagé mes films comme des drames, mais chaque fois qu’ils sont programmés en festivals, ils sont rangés dans la catégorie « comédies », ce qui me fait m’interroger.

    Je pense que c’est à cause de mon goût pour les situations absurdes. Rien que le fait d’avoir des personnages qui réagissent sérieusement dans de telles conditions, ça crée une ambiance susceptible de déclencher des rires, sincères ou nerveux. C’est de là que ça vient, sans doute. La comédie est un genre pour lequel j’ai le plus grand respect, car faire rire est une tâche noble, à laquelle j’aimerais beaucoup m’atteler un jour. Mais Sleep appartient à un genre différent.

    Toute l’énergie du film repose sur les comédiens, ils livrent de fait une performance sidérante, sans outrance non plus.

    Merci beaucoup, vous n’imaginez pas à quel point je suis content d’entendre ça. Étant donné la configuration du film, tourné dans un décor unique avec peu de personnages, sans les interprètes appropriés, ça n’aurait pas pu marcher. C’est pour ça qu’on s’est concentrés sur leur performance plutôt que sur l’arrière-plan, ou sur l’élaboration de plans astucieux, techniquement compliqués.

    Aviez-vous prévu de rester dans l’appartement dès le départ ?

    Non, mais en écrivant le scénario, je me suis aperçu que non seulement toute l’histoire pouvait se dérouler dans cet espace, mais que ça correspondait mieux à ce que j’essayais de raconter. Et plus l’intrigue avançait, plus ça devenait un défi intéressant à relever. Il y a cette idée que les contraintes aident à trouver de l’inspiration, ce fut le cas ici, et ça m’a incité à chercher des détours pour que l’histoire reste pertinente, ça m’a poussé à être plus créatif. Je n’avais pas encore la production en tête à ce stade, mais plus tard, j’ai réalisé que c’était un argument en faveur du projet. Quand il a fallu démarcher des producteurs, des financiers, l’industrie cinématographique coréenne traversait alors l’un de ses pires moments, aucun film ne se montait. Même les films qui avaient été validés voyaient leurs fonds disparaître. Lorsque l’annonce du tournage de Sleep a été publiée, ça a fait du bruit, mais c’était un projet assez peu risqué, en décor unique, avec deux acteurs, doté d’un budget peu élevé.

    Comment le cinéma coréen s’est-il retrouvé dans cette situation ?

    C’était surtout à cause de la crise sanitaire, de la Covid-19. Les cinémas ont particulièrement souffert, comme partout dans le monde. Il y a eu un repli vers les plateformes de streaming. L’industrie a beaucoup souffert, et elle souffre encore.

    Aviez-vous ces acteurs en tête dès le début ?

    Jung Yu-mi et Lee Sun-kyun sont des légendes en Corée. Même dans mes rêves les plus fous, je n’imaginais pas un casting pareil. Lorsque j’ai rencontré pour la première fois le producteur du film, il m’a demandé mon casting idéal, pour qu’on s’en approche le plus possible. Les noms de Jung Yu-mi et Lee Sun-kyun me sont venus tout de suite, parce que ce sont d’immenses comédiens, qui ont développé une incroyable alchimie dans leurs collaborations précédentes, notamment dans les films de Hong Sang-soo. Pour tout ce qui concerne la description de la vie de couple à l’écran, il est beaucoup plus facile de filmer une scène de confrontation, de dispute filmée de façon opératique.

    Le plus dur, c’est de trouver l’alchimie, ce qui rend une relation particulière. Il faut sentir le sentiment amoureux, et ça ne peut pas se compenser par la mise en scène. Or je savais que Jung Yu-mi et Lee Sun-kyun pouvaient exprimer ce sentiment. Le producteur m’a dit que même les plus grands acteurs peuvent accorder de l’intérêt à des scripts tant que ceux-ci leur plaisent, et donc que ça valait le coup d’essayer. Par chance, le scénario leur a plu; on s’est rencontrés, on a échangé, tout s’est passé de façon assez naturelle. Il n’y a pas eu besoin de chercher de plans B ou C.

    Les différentes bascules de l’intrigue font qu’ils sont en quelque sorte le principal effet spécial du film…

    J’étais inquiet à l’idée que l’un des deux ne puisse finalement pas tenir le rôle. Il fallait en effet des interprètes capables d’incarner ces changements. Je redoutais en particulier que Lee Sun-kyun ne soit pas convaincu, étant donné que son personnage reste passif pendant une grande partie de l’intrigue. Heureusement, ça n’a pas été le cas. Il pensait que tout le film menait vers ce dernier acte où il allait devoir livrer une grande performance. Et je trouve que c’est vraiment le cas.

    C’est toujours compliqué de voir l’ultime film d’un interprète sans être troublé par des échos à sa disparition. Je n’ai pas l’impression que ce soit le cas dans Sleep.

    Je ne crois pas non plus. Ce qui est arrivé à Lee Sun-kyun est vraiment tragique. Je ne m’imagine pas revoir Sleep ou un autre de ses films d’ici un moment. Le sentiment de tristesse est trop fort. Quand on tournait… Je ne sais pas. Je n’ai rien remarqué. Il était très professionnel, content d’être là.

    Sleep est un hommage à l’acteur phénoménal qu’il était.

    Absolument. C’était l’un des plus grands acteurs coréens, pour ne pas dire mondiaux. Je lui suis très reconnaissant, je lui dois ma carrière. Sans lui, Sleep n’aurait pas pu se monter. Même si le temps que nous avons passé ensemble a été relativement bref, il se comportait toujours comme une espèce de grand frère, et c’est quelque chose qui revient souvent dans la bouche de ses proches et de ceux qui ont collaboré avec lui. Bien qu’il avait vingt fois plus d’expérience que moi sur un plateau, il avait néanmoins beaucoup de respect pour le projet. Il essayait sans cesse de m’inciter à me dépasser, et à le pousser à aller au-delà de ses limites.

    Quand il voyait que quelque chose n’allait pas ou que je ne me donnais pas à fond, il me le faisait remarquer. Il m’a fait devenir un meilleur réalisateur, même si j’ai encore de la marge pour m’améliorer. Je lui dois beaucoup. L’an dernier à Cannes, il faisait la promotion de deux films, Sleep et Project Silence, et il avait très peu de temps libre entre deux interviews. Pendant cinq minutes de pause sur une plage, je l’ai remercié pour son implication dans le film, et il m’a dit en retour que l’expérience lui avait vraiment plu. Je lui ai fait promettre d’au moins apparaître dans mon prochain film et il m’a répondu : « Oui, bien sûr ! Dans tous tes prochains films. » Je lui ai demandé s’il aimait les comédies romantiques, ce à quoi il a rétorqué : « Oui, je suis super dedans ! » C’est mon souvenir préféré avant que le drame n’arrive. C’est vraiment triste de se dire qu’il n’est plus là, que nous ne verrons plus de film avec lui.

    Comment le film a-t-il été reçu en Corée ?

    J’ai redouté la projection cannoise, ainsi que toutes celles qui ont suivi en festivals justement parce que le film n’était pas sorti en Corée, d’autant qu’il s’agit de mon premier long-métrage. Mais le film a été très bien reçu dans chaque festival, ce qui m’a donné confiance pour la sortie coréenne… Il s’agit en effet d’un autre processus à part entière, qui s’est révélé encore plus stressant. Il fallait suivre les chiffres, tenir le compte jusqu’au moment où le film se remboursait, et ce tous les jours. J’étais de plus en plus nerveux. Finalement, il a fait plus que ce que j’imaginais. En 2023, beaucoup de films n’ont pas réussi à amortir leur investissement, et Sleep est parvenu à dépasser ce seuil. Je me sens chanceux, heureux que le film ait rencontré son public.

    Allez-vous basculer vers la comédie romantique pour votre prochain film ?

    (sourire) Je ne suis pas encore sûr. J’ai beaucoup de projets en tête. J’aimerais être capable d’écrire et réaliser une comédie romantique, mais ça me semble difficile pour le moment. Il faut que je trouve le bon angle d’entrée. Sinon, j’ai une idée pour un film d’horreur mystérieux dans la lignée de Sleep, mais d’une autre envergure.

    Le moment est-il plus propice pour un projet plus ambitieux ?

    Les producteurs sont plus confiants pour me confier un plus gros budget. Ce ne sera pas non plus un blockbuster, ce n’est pas quelque chose qui me motive. Il faut que l’histoire m’intéresse, l’ambition du projet découle de ça.

    – Propos recueillis et traduits par François Cau.
    *– Merci à Carole Chomand.
    – Mad Movies #379

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    Un appartement pour seul décor dont la caméra ne sortira jamais, une intrigue resserrée sur deux personnages. Un postulat aux mouvements dramatiques finement orchestrés : sur le papier Sleep de Jason Yu a tout du film de petit malin. À l’écran, nul besoin de stratagème stylistique où d’épate. Le récit  n’accuse aucun temps mort, les interprètes se tiennent la dragée haute dans un savant équilibre entre tension, effroi et rires nerveux. Voilà un premier long qui n’a pas volé son Grand Prix à Gérardmer cette année…

    Les fans du cinéma d’auteur concentrico-hardcore de Hong Sang-soo - les Hong Sang-zouzes — existent, vous en connaissez peut-être sur Twit. X ou pire, dans la vraie vie. Cette secte d’illuminés a néanmoins pour elle d’avoir repéré avant tout le monde le talent de Lee Sun-kyun, dans des rôles d’alter ego du cinéaste fumeur de clopes et buveur de soju. Les amateurs de polars coréens ont quant à eux attendu 2014 et A Hard Day de Kim Seong-hun où, avec tout le respect dû à Franckie G, l’acteur livre tout de même une performance d’un autre tonneau que celle de Gastambide dans Sans répit, le remake français du film sorti en 2022 sur Netflix. :malade_vert:

    Le reste du monde, enfin, a pu savourer son jeu subtilement odieux dans Parasite de Bong Joon Ho, trembler de colère rentrée devant son fameux petit air dégoûté par l’odeur de son chauffeur. Le 27 décembre 2023, harassé par une cabale médiatico-judiciaire invraisemblable pour soupçon (non confirmé) de consommation de marijuana, le comédien met fin à ses jours.

    Le sentiment d’injustice révoltante et de gâchis menace fatalement de brouiller la réception de ses derniers rôles, surtout en cas de résonance avec la tragédie, comme ce fut le cas pour Inner Senses avec Leslie Cheung ou Paradis pour tous avec Patrick Dewaere, deux films où les malaises des personnages et leurs actions se juxtaposent inévitablement avec le mal-être sous-jacent de leurs interprètes. Une scène fugace de Sleep, le premier long-métrage de Jason Yu, peut éventuellement crisper à cet égard, pour peu qu’elle soit appréhendée hors d’un contexte narratif où elle s’avère indispensable pour la délicate montée en tension. Dans sa globalité, le film démontre avant tout quel acteur exceptionnel nous venons de perdre. 😞

    TURNING GATES

    Soo-jin et Hyeon-soo forment le couple parfait, à l’orée d’un réarmement démographique dans leur bel appartement. Monsieur est soudainement pris de crises de somnambulisme, au gré desquelles il semble se comporter comme quelqu’un d’autre, un individu plus fruste, sans considération pour les conséquences de ses actes. Les nuits de Soo-jin, déjà perturbées par la grossesse, se transforment en travail de veille pour éviter que Hyeon-s00 ne se fasse du mal. Le couple s’en remet au corps médical, puis à d’autres solutions plus ésotériques. L’arrivée du nouveau-né dans le foyer rend la situation bien évidemment encore plus tendue. Soo-jin affiche à son tour des symptômes lui faisant douter de la réalité. Syndrome post-partum, fatigue extrême, autre chose ? Des indices disséminés çà et là peuvent aiguiller le public averti vers ce qui se trame entre ces murs, mais quand bien même le mystère se verrait éventé prématurément, rien ne peut réellement entamer le plaisir de suivre l’évolution de l’intrigue.

    En une heure et demie formidablement resserrée, le scénario ne laisse pas le temps de souffler. S’ajoute sans cesse une nouvelle péripétie, un bruit extérieur au chaos ambiant, un retournement de point de vue à 180 degrés où toutes les règles établies jusque-là volent en éclats. Côté mise en scène, le cinéma coréen de la génération précédente nous avait bluffés par ses appréhensions bousculées des espaces clos, par des jeux savants sur les focales, les perspectives, la lumière, les déformations et autres décolorations de décors captées par des mouvements de caméra a priori impossibles.

    Non content d’enfermer ses personnages dans un lieu unique dont ils ne sortiront quasiment jamais, Jason Yu assume le risque d’une mise en scène tout sauf performative, au plus près de ses acteurs. Tout se joue sur les choix de cadre, les angles de caméra, l’accélération irrépressible du montage, le surgissement d’un personnage. Cette maestria se fond dans le décor, prépare le terrain avec pertinence pour chaque rupture tonale. L’horreur s’invite au détour d’un plan, la comédie dans l’incongruité des situations. Chaque effet fait mouche, sans souffrir de l’économie de moyens.

    ANTICLIMAX

    Le réalisateur l’admet sans rougir : en l’absence d’interprètes à la hauteur, le projet était voué à l’échec. Les circonstances malheureuses pourraient concentrer toute la lumière sur Lee Sun-kyun, la réalité du film valorise tout autant sa partenaire à l’écran, Jung Yu-mi. La comédienne, vue elle aussi chez Hong Sang-soo ou chez Yeon Sang-ho (Dernier Train pour Busan, Psychokinesis), porte un rôle dont la survie et la salubrité du foyer dépendent entièrement, pendant une bonne moitié de la narration. Elle conjugue émotion, tension et physicalité avec un volontarisme impressionnant, avant que le film ne désaxe ses centres de gravité et ne lui demande d’aller puiser ailleurs, de façon tout aussi convaincante.

    Le récit culmine dans une scène censée faire office de climax mais anti-spectaculaire à souhait, aboutissement on ne peut plus logique de tous les événements. Concrètement, un échange dialogué, toujours dans le même espace brutalement reconfiguré à l’aune de tout ce qui précède, où l’irruption du cinéma de genre n’intervient que par l’entremise des deux interprètes. Jung Yu-mi relâche toutes les émotions refoulées au fil des scènes, avec une intensité hypnotisante, et Lee Sun-kyun rejoint le club très fermé des comédiens capables de se métamorphoser en un changement de posture et une inflexion de voix.

    Sleep montre des interprètes en pleine maîtrise olympique de leur art, à l’alchimie palpable. D’un projet modeste, Jason Yu tire une force créative enthousiasmante. Les amateurs de cinéma coréen rentre-dedans, biberonnés aux vengeances sanglantes et aux fusions traumatisantes entre genre et cinéma d’auteur, risquent sans doute de trouver la pitance trop maigre. Dans l’attente que l’industrie cinématographique coréenne sorte un jour de la crise qu’elle traverse depuis trois ans, le réalisateur/ scénariste vient de trouver un détour stimulant pour contourner la défiance des producteurs vis-à-vis des metteurs en scène débutants.

    Grâce lui en soit rendue.

    - Par François Cau
    - Mad Movies #379

    – Le film sort chez nous le 21 février 2024

    –> S’il y a bien un film qui montre tout le talent de Lee Sun-kyun, c’est le polar coréen A Hard Day, je vous le conseille chaleureusement.

  • Et si Nicolas Cage jouait dans Star Trek 4 ?

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    @Psyckofox Tu as raison ; la réapparition de Luke Skywalker jeune dans les séries Star Wars en est la preuve mais est-ce jouable sur un film entier, I don’t know.
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  • Votre Top/Flop de l'année 2023

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    John Wick 4 j’avoue que je me lassais par moment de l’enchainement perpétuel de cadavres, mais j’ai quand même été au bout car l’intrigue m’a tenu lol

  • Pères-Noël tueurs (Films)

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    @Violence Norvège, famille et chalet isolé, du déjà vu mais peut être bien sympa. La ba donne envie en tout cas et je suis rarement déçu du cinéma nordique, merci 👍